La ménopause est un phénomène naturel qui se produit en moyenne à l'âge de 52 ans dans les pays occidentaux. La période moyenne s'étale en général de 45 à 55 ans. 

L'arrêt des règles correspond à une insuffisance de production d'œstrogènes par les ovaires (du fait d'un stock folliculaire réduit). L'hypophyse va réagir à cette baisse progressive des œstrogènes en essayant de stimuler la production ovarienne  par la production des hormones sexuelles (FSH, et LH), les cycles vont en général se maintenir pendant quelques années mais peuvent changer d'aspect (cycles plus longs, règles plus courtes).

Il persiste cependant une production périphérique des œstrogènes par la transformation des androgènes surrénaliens, sous l’action d'une enzyme produite dans les tissus périphériques (aromatase). 

Cette baisse de production d'œstrogènes peut s'accompagner de signes généraux tels que bouffées de chaleur, troubles du sommeil, modification d'appétit, sécheresse vaginale, douleurs articulaires.

Les signes ne sont pas systématiques et certaines femmes ne souffrent d'aucun symptôme particulier après la ménopause. Le signe le plus fréquemment décrit est communément appelé la bouffée de chaleur. On parle aussi en médecine de bouffées vasomotrices.

Bouffées de chaleur

On les retrouve dans 70% des cas. Elles se manifestent parfois par des frissons, de tremblements, d'une impression de malaise et de vertiges, puis une sensation de chaleur ascendante avec rougeur, hypersudation puis retour à la normale. Elles apparaissent de façon intermittentes occasionnellement mais peuvent parfois survenir plusieurs fois par heure.  L'environnement et le contexte général (stress, chaleur ambiante, repas, alcool) ont un impact direct sur l'intensité et la fréquence des symptômes.

Les bouffées de chaleur sont spontanément régressives au bout de quelques mois. Quelques épisodes transitoires peuvent apparaître après quelques années. Parfois elles peuvent persister plusieurs années.

Signes généraux

Ils sont souvent retrouvés : céphalées, fatigue, insomnies, irritabilité ou anxiété ; des douleurs articulaires matinales ; modification de la répartition des graisses (abdominale).

Sécheresse vulvovaginale et atrophie

Elle est due à la carence oestrogénique locale qui ralentit le processus de réparation naturelle. Elle va créer une inflammation et une fragilité de la vulve que l'on appelle atrophie vaginale (perte de l'élasticité, fragilité, sécheresse vaginales) Elle est durable et peut avoir un impact majeur sur la sexualité.

Troubles urinaires

Les dysfonctions urinaires augmentent naturellement avec l'âge. La carence hormonale va réduire la barrière immunitaire locale en fragilisant la flore vaginale. Cela entraîne un déséquilibre de la flore vaginale avec augmentation de la fréquence des mycose et des infections urinaires.

Par ailleurs la vessie peut devenir plus hyperactive entraînant une impériosité mictionnelle.

La miction est souvent perturbée avec des fuites urinaires, une envie fréquente d'uriner.

Ces deux derniers symptômes sont si fréquents et souvent associés qu'on a défini ce que l'on appelle le Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (SGUM)

La ménopause s'accompagne parfois de pathologies associées qui nécessitent un traitement spécifique. 

Ostéoporose

 En raison du rôle des œstrogènes sur le métabolisme osseux, la ménopause augmente le risque de fracture. 

La minéralisation osseuse est diminuée par la baisse des œstrogènes, ce qui entraîne une ostéopénie (étape préalable à l'ostéoporose). 

On peut réaliser une ostéodensitométrie qui permet d'évaluer le risque de fracture à moyen et long terme et de donner un traitement préventif pour éviter l'apparition de l'ostéoporose.

Celle-ci augmente de façon importante le risque de fractures notamment du col du fémur et des vertèbres.

Signes cardio-vasculaires

Les œstrogènes ont un effet protecteur sur les artères, ce qui explique que les femmes sont moins touchées par les infarctus du myocarde ou les artérites. La ménopause est ainsi une période où le risque cardiovasculaire augmente. Le mécanisme entre la modification hormonale, la prise de poids et l’augmentation de la fréquence de l’hypertension ou de l'hyperlipémie reste encore à préciser.