Dépistage du cancer du col
EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS A PAPILLOMAVIRUS
Chaque année en France, plus de 6000 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus.
Un quart de tous les cancers HPV-induits surviennent chez l’homme (environ 1753 nouveaux cas) dont les plus fréquents sont les cancers de la sphère ORL (environ 1182 nouveaux cas), majoritairement représentés par les cancers de l’oropharynx (environ 1059 nouveaux cas), puis les cancers de l’anus (environ 360 nouveaux cas) et les cancers du pénis (environ 90 nouveaux cas).
Chez l’homme, les taux d’incidence du cancer de l’anus sont plus élevés chez les HSH, en particulier chez ceux qui sont séropositifs au VIH, qui présentent un risque 100 fois plus élevé par rapport aux hommes en population générale.
Cependant, le fardeau des maladies induites par les HPV reste majoritairement porté par les femmes avec environ 4580 nouveaux cas de cancers par an (col de l’utérus, vulve, vagin, anus et sphère ORL).
Les virus HPV sont également responsables de verrues anogénitales qui sont très fréquentes chez la femme comme chez l’homme (environ 100 000 individus touchés chaque année) et qui peuvent affecter négativement leur qualité de vie, notamment leur vie sexuelle, et favoriser l’exclusion sociale. Ces verrues sont bénignes mais récidivantes et leur prise en charge est particulièrement douloureuse.
Les virus HPV causent également la papillomatose respiratoire récurrente, une maladie rare qui peut provoquer une dysphonie et des troubles respiratoires, en particulier chez l’enfant.
RECOMMANDATIONS POUR LA PREVENTION DU CANCER DU COL DE L'UTERUS
Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) a publié des recommandations en décembre 2007 pour la prévention du cancer du col de l’utérus.
Il conclut en précisant que le cancer du col utérin ne disparaît jamais totalement mais que le respect des différentes recommandations (synthétisées ci-dessous) permet une diminution significative de son incidence et une prise en charge plus optimale de ses précurseurs.
Dépistage
Le CNGOF rapporte que le dépistage du cancer du col de l’utérus :se fait grâce à un « outil simple et éprouvé, le frottis »,
permet de mettre en évidence et de traiter
des cancers infra cliniques,
des lésions précancéreuses,
permet une prévention secondaire du cancer invasif au point qu’on a pu dire qu’il allait disparaître.
Le CNGOF conseille
de dépister les femmes qui ne le sont pas,
de rappeler à une fréquentation régulière celles qui le sont de façon insuffisante,
de corriger le manque de sensibilité du frottis avec :
la terminologie de BETHESDA,
la cytologie en milieu liquide à partir de 25 ans
l’introduction du test HPV en dépistage primaire chez les femmes de plus de 30 ans
Vaccination
Selon le CNGOF, le vaccin anti-papillomavirus humains (HPV) :
protège contre les lésions dues à HPV 16 et 18 certes les plus fréquentes, mais une quinzaine d’autres HPV potentiellement oncogènes existe,
ne doit pas minimiser le dépistage, car toutes les adolescentes ne sont pas vaccinées avant les premiers contacts sexuels.
Deux vaccins ont fait l’objet de développement clinique.
Les essais cliniques ont conclu :
à une efficacité proche de 100 % des vaccins en termes de protection,
à la nécessité du renforcement des politiques de dépistage,
à une possible efficacité chez les patientes anciennes infectées guéries,
à l’absence d’efficacité chez les femmes préalablement infectées.
La HAS indique les personnes concernées dans ses recommandations sur les vaccins anti-HPV.
Le document de la CNGOF alerte cependant sur le fait que certains points concernant la vaccination restent en suspens, en page 398.
Surveillance après traitement des CIN de haut grade
Voici les recommandations du CNGOF pour la surveillance des Cervical Intraepithelial Neoplasia (CIN) :
Dépistage et grossesse
Le CNGOF conseille :
d’effectuer des frottis lors des consultations prénatales,
la colposcopie avec éventuelle biopsie du col de l'utérus, pour diagnostiquer des états précancéreux dont le traitement sera différé en post-partum.
Prise en charge des CIN 1
Voici les propositions du CNGOF, résumées dans ce schéma, pour la prise en charge des CIN 1:
La protéine p16INK4a en pratique
Le CNGOF indique que :
« la détection immuno-histo-chimique de la protéine p16INK4a est un outil intéressant dans le diagnostic des CIN ;
l'intérêt pronostique dans les CIN1 demande à être confirmé ;
l'utilisation de la protéine p16INK4a en cytologie est en cours d'évaluation. »
Sources
Recommandations pour la prévention du cancer du col de l'utérus, CNGOF, décembre 2007.